Florence || Dynamique, patiente et joviale
La Syrie, un pays en or
Pour la première fois de notre voyage, nous devons obtenir des visas pour entrer en Syrie. Étant donné la monarchie très policière du pays, nous avons pris soin de bien nous renseigner l'année passée au sujet des papiers nécessaires à l'obtention du visa à la frontière. Informations récoltées sur internet et passage à l'ambassade syrienne de Genève nous ont rassuré sur la possibilité d'entrer dans le pays sans visas faits en Suisse; chose de toute façon impossible pour nous, puisque leur validité est de trois mois.
Lundi matin, 7h30 nous quittons la Turquie où le premier des nombreux douaniers que nous rencontrerons ce jour là, tamponne la sortie de Droopy du pays. A la douane syrienne, nous laissons les enfants dans le camion et partons accomplir notre tâche. Nous sommes les premiers dans ce grand bâtiment vide où un douanier nous prend en charge. Avant de commencer les formalités, il doit faxer à Damas pour faire notre demande de visas. Au bout d'une demie heure, il nous confirme que nous pouvons faire des visas mais de trois jours de transit ou de sept jours avec une adresse en Syrie. Tout ceci pour le même prix qu'un visa de trois mois...
Nous essayons de négocier un visa à entrées multiples, mais le douanier ne veut rien savoir. N'ayant pas le choix, nous devons donc accepter le transit de trois jours car nous n'avons pas d'adresse en Syrie. Le douanier nous fait rassoir et nous dit d'attendre son appel. Les demies-heures passent, mais il est encore tôt et le bâtiment ne s'emplit pas. Dépités, nous finissons par passer le temps en regardant le nettoyeur du lieu faire des allers-retours réguliers avec sa serpillère selon un parcours bien étudié et mille fois répété. Tout d'un coup plusieurs autres touristes arrivent et s'adressent au douanier qui fait nos papiers. Jacques va jeter un coup d'œil; il n'a rien fait pour nous depuis tout à l'heure et s'occupe maintenant de ceux qui possèdent déjà un visa et doivent seulement se faire enregistrer.
Tout le monde se bouscule à présent devant ce guichet et un guide touristique agacé par l'attente finit par rentrer carrément dans le bureau du douanier pour se plaindre! Enfin on nous appelle, le premier douanier a pris sa pause et son remplaçant semble plus efficace; mais avant de récupérer nos passeports nous devons aller au guichet de la banque pour payer. Par précaution, nous avions pris soin de nous munir de suffisamment de dollars en Turquie n'ayant pas encore de lires syriennes, mais oh surprise, le banquier nous demande le prix en francs suisses et ne semble pas vouloir accepter nos dollars! Jacques commence à s'énerver et malgré le peu de connaissances d'anglais du banquier il finit par comprendre et commence ses transactions; à notre détriment... Il change les francs suisses en lires syriennes puis les lires en dollars et voilà notre montant bien arrondi au chiffre supérieur: 330 USD!
Ensuite nous pouvons refaire la queue au premier guichet pour récupérer nos passeports, puis la queue à un autre guichet pour nous faire enregistrer tous les cinq. A force d'attendre, nous avons fini par sympathiser avec d'autres touristes parfois plus expérimentés. C'est ainsi que nous apprenons qu'il nous aurait suffit de donner le nom de n'importe quel hôtel du pays pour obtenir au moins un visa de sept jours car les douaniers ne demandent pas de preuves. Cette précieuse information n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. On nous expliquera également plus tard que la complaisance pour l'obtention d'un visa dépend fortement du douanier et de son humeur du jour et du bakcich glissé dans le passeport!!
Quatre heures après notre arrivée nous pouvons enfin commencer les papiers du véhicule; et oui ce n'est pas fini! Tout d'abord, il faut tamponner l'entrée de Droopy dans son carnet de passage; document issu d'une convention internationale afin d'éviter les importations abusives de véhicules. Puis, autre guichet où nous devons contracter une assurance voiture puisque l'assurance suisse n'est pas valide au-delà de l'Europe. Retour chez le banquier pour rechanger des dollars en lires et enfin dernier guichet où nous pouvons payer la totalité dont la taxe pour les véhicules diesel; soit 165 USD en tout. Mais nous sommes contents car cette partie administrative n'a duré qu'une heure!
A midi et demie, nous foulons donc le sol syrien après cinq heures de paperasserie, 500 USD en moins dans notre poche et avec maintenant seulement deux jours et demi pour traverser le pays jusqu'en Jordanie!!
Mais le plus beau dans tout cela, c'est que nous devons repasser par la Syrie pour remonter en Turquie et continuer notre voyage en Iran. Et même si nous obtenons, fort de notre expérience, un visa de trois mois, nous devrons repayer la même somme. Mille dollars pour visiter la Syrie, voilà un pays en or!!!
Gros bisous à tous,
Ana
@ Totof: Bonne idée, j'avais aussi lu le conseil de voyageurs qui passait toujours les douanes pendant l'heure du repas de midi pour n'avoir à discuter qu'avec un seul douanier.
@ l'Avi: merci nous acquérirons nous aussi de l'expérience!
@ Marie-Jeanne: le prix des visas était juste car il correspondait à ce que j'avais lu sur internet. Il aurait fallu réussir à négocier la durée, mais il parait que même des employés de Médecins Sans Frontières travaillant en Jordanie et voulant visiter la Syrie se voient obtenir des durées aléatoires ou carrément refuser le visa à la douane. Comme quoi, même avec l'expérience... Les enfants ont eu de la chance d'être dans le camion. Ils ont pu, eux, prendre un petit-déjeuner et puis sages comme des images ils ont fait des devoirs.
@ Neri: C'est sûr on peut toujours tirer du positif de toute mésaventur e. On ne se laisse pas abattre...
@ Matuteram: nous savions bien qu'il faudrait nous "faire la main". C'était une première, on a appris certains trucs qui ne marcheront peut-être pas ailleurs. De toute façon, une chose est sûre c'est que nous ferons comme nous pourrons!
@ Maki maki: pas de souci, je suis sage comme une image et je laisse souvent Jacques discuter même si mon anglais est meilleur. Il faut s'adapter aux coutumes locales. La Syrie est sûrement très jolie et le peu de gens rencontrés très sympathiques, mais il faut dire qu'ils ne sont pas très accueillants à la frontière!
@ Diarionino: merci pour les compliments. Je me permets de répondre au sujet des langues étrangères dans les commentaires. Certaines personnes ne parlent pas bien français et sont plus à l'aise dans leur langue maternelle. Et puis Zachary, Zohra et Zélia doivent améliorer leurs connaissances d'espagnol avant d'arriver en Amérique latine; alors peut-être avec un bon dictionnaire...;D
Avec de bisoux à tous!
L'avi et Beatrice ;);)
Attention, ne suivait pas tous les conseils qu'on vous donne:vous êtes dans un pays musulman et le femmes sont pudiques, elles ne doivent,surtout pas,regarder les hommes dans les yeux et encore moins leur sourire,c'est de la provoc.Dommage pour la Syrie ,vous verrez c'est un pays merveilleux que les occidentaux diabolisent.Regardez avec le coeur
Ilal Aman
Comment je comprends votre indignation, mais rappelle-toi des conversations à la Gradelle à propos des touristes qui se faisaient facturer la bière à double pris au Möven Pick!C'est incorrect mais MALHEUREUSEMENT courant!
Suivez le conseil de Chris, habituellement il donne de bons résultats! Et marchandez, marchandez,marc handez .
Gros bisous
chely
Et le Nomade ajoute « les pèlerins sont ma récolte «.
C’est dommage, mais cela ne sera pas la dernière fois .Ce sont les leçons de l’Universit é de la Vie.
Ne vous laissez pas abattre chère amie!
comme a dit votre ami surtout ne jamais les prendre et leur faire comprendre qu'ils sont stupides ( même si c'est le cas) Courage pour le retour.
Bises à tous ( ils devaient se morfondre les enfants pendant ce temps passé à la douane ) Mamyjeanne
Bises à vous et bonne route
chris